J’avais rêvé à lui. Encore une maudite fois. C’est quand ça m’était arrivée pour la dernière fois de rêvée à un gars ? Ou pire encore, de tout simplement rêvée ? J’étais le genre de fille à avoir le sommeil dur, à ne jamais rêver et encore moins m’en rappeler le lendemain matin. Tout ce qu’il y a dans ma tête quand je suis en mode second, c’est le noir total, un vide complet et serein qui m’emplie d’une légèreté totale. Et j’aimais ça. C’était agréable de pouvoir être seule avec rien pour vous troublez l’esprit, même si ce n’est que l’histoire d’une nuit. Mais toute bonne chose a une fin n’est-ce pas ? Et ça semblait être le cas de mes nuits de sommeil de silence. Il était maintenant présent jusqu’à dans mes rêves, et chaque fois que je me réveillai, j’en étais d’autant plus troublée. Il vous ait déjà arrivée d’avoir l’impression que vos rêves sont réellement arrivés ? C’est ce qui arrive quand on rêve pas souvent. Et Dieu que j’aimerais que ce soit vrai.

Matthew Lanter. Juste ce nom, il a le don de me faire peur et de me fasciner à la fois. Jamais j’ai ressenti de tel émotions, de tel sentiments, que je l’avoue, ça me fait peur. Et alors là pas qu’un peu. On croit toujours pouvoir échapper au pouvoir de l’amour sur nous, mais c’est toujours quand on s’y attend le moins qu’à ça nous saute dessus. D’ailleurs, est-ce que c’était de l’amour ce que je ressentais pour Matt ? Ou juste une attirance, bien plus forte - agréable mais tellement troublante en même temps - qui m’était tellement non-familière que j’arrivais à en dire n’importe quoi ? Et puis qu’est-ce que je connaissais de l’amour après tout, moi qui m’était clamée depuis plusieurs années « anti-amour » pour le simple plaisir de profiter de ma jeunesse sans me soucier de la douleur ou de la réalité. Et puis j’avais eu raison, car c’était drôlement compliquée maintenant.

Y’a souvent eu des moments ou j’étais prête à tout dévoiler à quelqu’un, l’une de mes bonnes amies Shenae par exemple. Ce matin en me réveillant, aux alentours de dix heures puisqu’aucune obligation ne m’obligeait à me lever avant ça ce qui était merveilleux, je l’avais appeler et lui avait demander de venir me voir. Chose qu’elle avait fait. Et puis j’étais manquée tout proche de lui dire, même si j’étais presque sûre qu’elle avait remarquée la manière assez étrange - encore plus que d’habitude et c’est peu dire - que j’avais d’agir lorsque Matt était proche. Mais je m’étais dégonflée, à la dernière minute comme je le faisais toujours. Et on avait passé l’après-midi ensemble à parler de tout et n’importe quoi, sauf des garçons dans mon cas, car disons que normalement, il n’y avait jamais grand chose à dire. Si seulement quelqu’un savait..

Lorsqu’elle partit, j’allas pour un jogging de fin d’après-midi, qui me servait a me changer les idées, essayer de voir plus clair ou au contraire, simplement faire le vide dans ma tête et tout oublier. Il n’était pas rare que je jogge, au moins trois à quatre fois par semaine. C’est ce qui me tient en forme, et aussi fou que ça puisse paraître, ça me détend. Comme un besoin dans ma vie quotidienne. Et puis ça me permet de manger du chocolat après ! ( xD )En revenant, je n’avais d’autre choix que de me préparer car j’avais une entrevue au David Letterman Show, justement avec le dit Matt Lanter. Après une bonne douche je décidai d’enfiler une longue robe noire qui mettait en valeur le peu de courbe que je pouvais avoir, tout en cachant tant que possible cette maigreur que plusieurs considéraient malsaines. S’ils me voyaient manger du chocolat aussi..

J’arrivais la première dans la loge de l’émission. Impatiente, il faut l’avouer. Depuis que j’avais fais couper mes cheveux, j’avais l’impression d’avoir encore plus de possibilités de coiffures qu’auparavant. Frisés, plats, ondulés, relevés d’une telle façon, placée d’une autre manière, c’était à en perdre l’esprit. J’étais d’ailleurs en train de jouer avec ceux-ci lorsque j’entendis une voix très familière derrière moi.

MATT - « Salut Stroup ! Alors prête pour l’interview ? »
JESSICA - « T’as oublié qu’il y a un nom avant le Stroup ? Tu sais combien j’aime me faire appeler de la sorte Lanter ! »

Autant je pouvais me sentir mal à l’aise, complètement paniquée à l’idée d’être proche de lui, mon humour foireux et mon sens de la répartie ne m’avait pas laissé tomber pour autant, ce qui était un énorme plus car avouons-le, ça m’aidait à ne pas paraître complètement « accroe » à lui, une image dont je n’ai pas envie pour l’instant. Je me retourne vers lui, et croise son regard l’espace d’un instant, je lui envoie un sourire. Je sens le rouge me monter aux joues, et je me considère drôlement heureuse d’avoir déjà trois couches de fond de teint.

JESSICA - « Très prête », dis-je en riant. « Espérant seulement qu’il ne revienne pas avec cette histoire d’anorexie. J’commence a en avoir marre qu’on me la remette sous le nez à chaque entrevue, surtout que je ne suis plus malade. »

Mon ton se faisait moins joyeux à aborder ce sujet, mais je m’attendais tellement à une question de ce genre ce soir, que je ne pouvais que m’en frustrer d’avance. Matt était au courant de l’anorexie dont j’avais souffert avant de commencer 90210, et m’avait d’ailleurs appuyé du mieux qu’il pouvait pour que je puisse m’en sortir. Mais les papparzis ne se lassent jamais de ce genre d’histoire, sinon qu’y aurait-il d’autre à raconter à mon sujet ?

JESSICA - « Et toi ? Prêt à vendre ta salade ? »

Je le trouvais toujours drôle Matt en entrevue. Il ne se prenait pas la tête, du moins en apparance et restait le plus humble possible. Et ça avait le don de me faire fondre, complètement. Espérons que l’animateur ne s’en rende pas compte et ne fasse pas de commentaire.. Ce serait bien son genre à David de faire ça, et à moi de me montrer le moins subtile du monde. Un stresse commençait d‘ailleurs a envahir mon bas ventre.. Seigneur, pourquoi étais-je avec lui ? J‘aurais pu faire l‘entrevue sans problème avec n‘importe qui d‘autre du show.. Mais lui, je ne sais pourquoi, mais ça stressait d‘avantage.

Je ne trouvais encore une fois, aucun mot pour décrire la beauté dont faisait une nouvelle fois preuve l’incroyable Matt Lanter. Je m’étais toujours demandé à quoi lui servait le peu de maquillage que l’on se forçait à lui mettre, car si j’étais certaine qu’un garçon était en tout temps sexy, c’était bien lui. Ses cheveux coiffés d’une manière à lui donner un look « non-coiffé » semblaient me demander d’y passé ma main et ses yeux bleus, d’un bleu que moi-même je jalousais alors que le mien n’était pas tellement loin du sien, semblaient demander à ce que je plonge dans ceux-ci, jusqu’à m’y perdre complètement, m’y noyer et ne jamais en ressortir vivante. Mais je me refusais n’importe quelle de ces envies, car je savais qu’une fois des petites étapes comme celle-ci franchit, j’aurais envie ensuite de caresser son visage qui semblait si doux, d’une peau parfaite, jusqu’à vouloir toujours de plus en plus. Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas en avoir envie.

Alors je restais simplement assise sur ma chaise, à regarder mon reflet dans le miroir et me demander si j’aurais bien pu lui plaire. Mes yeux bleus certes étaient un atout, mais l’on n’y retrouvait pas la même chose que je pouvais voir dans ceux de Matt. Tout ce pétillement, cet éclat que je voyais dans les yeux de mon compagnon de jeu, tout cela semblait un plus que mes yeux ne retrouvaient pas, fades et fatigués la majorité du temps. Et puis ma maigreur. Il fallait l’avouer, à cause de mon ancienne maladie, je me retrouvais être un beau paquet d’os, sans vrai forme qui pourrait réellement plaire. Et j’étais d’une blancheur à faire peur, cela depuis ma plus tendre enfance. Et je ne m’étais jamais résolu à vouloir aller dans les salons de bronzages. Je préférais de loin vivre longtemps blanche plutôt que de mourir d’un cancer de la peau. Et voilà que je me forçais à songer à n’importe quoi excepté le garçon assit tout près de moi qui avait le don de me rendre folle seulement avec sa présence. Il fallait que je me concentre sur quelque chose d’un peu moins futile que le cancer de peau que je n’aurais pas, mais quelque chose de moins troublant que Matt Lanter.

MATT - « Du calme Jessica... Je sais très bien que tu as un prénom, j’te taquine. »
JESSICA - « Moi de même Matt ! »

Lorsqu’il passa sa main dans mes cheveux, comme un père l’aurait fait à sa petite fille, comme un petit ami l’autre fait à sa copine, je ne pus m’empêcher de frissonner. Son toucher était doux, agréable, et le choc que cela produisait en moi à chaque fois était troublant, agaçant, agréable et une émotion que j’avais de plus en plus envie de recommencer, malgré que je sache ce que ça voulait dire. C’était tellement dur d’admettre que l’on commençait à apprécier quelque chose que l’on avait toujours dénigrer, que je ne sais pourquoi, dire que Matt me plaisait plus qu’en tant que simple ami ou simple coup d’un soir, c’était trop me demander, c’était trop gros à digérer. Alors je niais tout en bloc, que ce soit à la télé, à mes amis ou bien à moi-même. Je n’étais pas prête, évidemment. Mais j’étais aussi une grande lâche, peureuse et qui s’enfuit dès le premier obstacle. Imbécile.. J’étais qu’une jeune imbécile.

Lorsqu’une coiffeuse passa derrière moi et s’empara de mes cheveux que j’avais laissé plat, elle commença à jouer dedans et je laissais mon esprit se concentrer sur ses mains jouant dans mon cuir chevelu. J’avais déjà remarquer qu’un seul regard servait pour me déstabiliser complètement, alors je continuais la conversation les yeux fermés, comme si je profitais réellement de la coiffure que l’on était en train de me faire. J’avais peut-être l’air ridicule ainsi, mais au moins j’étais sûre de ne pas retrouver le visage rouge comme une tomate.

MATT - « S’il se lance là-dessus, laisse moi répondre. Je lui dirais à qu’il suffit de regarder toutes les photos de tournages pour se rendre compte que tu manges tout le temps des crasses.. Et que tu ne prends pas un gramme! Ce qui est plutôt vrai avoue-le. »
JESSICA - « J’avoue totalement. Faut quand même dire que le goût de toutes ses junk food m’avaient presque manquer. J’aimerais seulement que les journalistes y croient une fois pour toute et qu’il laisse derrière ce qui appartient au passé. »

Même si je me retrouvais souvent mal à l’aise à cause de ce semblant de je-ne-sais-quoi que j’éprouvais par Matt, il restait toutefois facile d’être sincère avec lui. J’arrivais à lui parler, j’arrivais à me confier à lui, chose qui était plutôt rare. Je n’aimais pas me plaindre, ni m’appitoyer sur mon sort ou sur les rumeurs qui étaient sans arrêt lancer sur moi ou quoi que ce soit, mais j’avais l’impression que j’avais réellement son appuie, que peu importe ce que je dirais, il serait là pour moi et qu’il me réconforterait. Et c’était d’ailleurs une des choses qui me plaisaient tant chez lui. Le fait qu’il se montre toujours présent pour moi, sans cachette ni détour. Si je n’arrivais pas à vouloir compter sur lui comme un petit ami malgré l’attirance physique qu’il dégageait, je savais que je pouvais compter sur lui comme un bon ami.

MATT - « Prêt. De toute manière, je sais pas trop ce qu’on va lui raconter.. J’suppose qu’il aura des questions, on aura qu’à y réponde. »
JESSICA - « Et tu jures de dire toute la vérité ? »

Je ne sais pas vraiment pour lui, mais il m’arrivait de mentir en entrevue, histoire de garder privée certains détails, certains secrets qui étaient miens, mais en même temps je me sentais toujours mal de ne pas m’exposer complètement. Je me demandais si ça arrivait à Matt, et s’il était capable, à l’inverse de moi, de ne jamais mentir pendant un entrevue.

J’étais stressée pour ce soir, et je savais que cela se voyait dans ma manière d’agir, et dans ma manière de me tenir. La coiffeuse aillant maintenant lâcher mes cheveux, j’accotais ma tête contre le rebord de ma chaise, épuisée alors que la soirée n’avait même pas commencer. Une main dans la bouche, à mordiller mes faux ongles - placés là seulement dans l’utilité que j’arrête de ronger mes vrais ongles - je n’arrêtais de me repasser mes dernières entrevues en tête en compagnie de Shenae ou bien Dustin. Chaque fois, chaque stupide fois, on en venait au sujet de mon anorexique passé, et l’on y restait pendant un bon moment, malgré mon désespoir et les tentatives de mes Co-worker de les arrêter. Et ça me minait mon moral, sérieusement, et mon envie de faire des entrevues.

MATT - « Hé Jessou.. Ça va aller. Tu n’as rien à te reprocher. Tu n’es plus malade, et s’il te pose une question là-dessus, tu me laisses m’en occuper ok ? Te stresse pas. De toute façon on fera tout pour éviter ce genre de questions, ok ? »
JESSICA - « Merci.. »

Je ne cherchais pas réellement à répondre à ces questions, mais en le remerciant, je savais qu’il comprenait que j’étais d’accord avec ce qu’il disait. Alors qu’il avait poser sa main sur mon bras, je prenais celle-ci, et involontairement, y mettait la mienne pour serrer ses doigts une première fois. Je ne réalisais pas réellement ce que je faisais à l’instant, main dans la main avec Matt, mais je savais que ça m’apaisais juste avant la grosse partie de la soirée.

JESSICA - « Comment fais-tu pour rester aussi calme. J’ai l’impression que mon coeur va explosé.. »

Et j’en venais à douter de savoir si c’était à cause de l’entrevue qui se déroulerait futurement, ou simplement à cause de la main de Matt que j’avais volontairement mais sans vraiment le vouloir posé dans la mienne..