Que faisais-je sur le plateau de tournage de Disney, alors que je jouais dans un film da vampire sombre et glacial ? Bon, j’exagère peut-être en disant que Twilight est un film sombre et glacial, quand même pas. Mais que faisais-je sur le plateau de Disney, gai, joyeux et bon enfant ? C’était une très bonne idée à laquelle je n’avais pas vraiment de réponse. Entre deux répliques, ma pause était suffisante pour que je m’évade et que j’aille voir ailleurs. Ma curiosité de découvrir d’autres plateaux de tournage s’était jettée sur le plateau de tournage de Disney, où toutes les mini-vedettes à la sauce High School Musical et Hannah Montana passaient leur journée. Le tournage d’une série était en cours, je ne saurais dire laquelle ; entre Hannah Montana, la Vie de palace de Zac et Cody et les sorciers de Waverly Place, je n’étais pas calée plus que ça niveau séries Disney Channel, et je ne voyais pas de Miley Cyrus, de jumeaux blondinets ou de Selena Gomez en vue. Tant pis, je serais l’inculte du plateau, la vieille personne (de vingt deux ans) qui ne connaitrait pas les ados les plus en vue d’Hollywood. Bref, j’observais le plateau, qui était en fait la pièce d’une maison reconstituée. Très original, en somme, mais essentiel dans certaines séries. Des jeunes acteurs (moyenne d’âge ? quinze ans), se faisaient maquiller, coiffer et habiller par une équipe de professionnels. Mon regard se posa alors sur une adolescente au visage sympathique et à l’immense sourire, aux grandes boucles brunes. Elle, je l’avais déjà vu quelque part, son visage me disait quelque chose. Demi… machinchose. Demi, Demi quoi ? Demi pamplemousse ? Désolé, c’était pas drôle, mais c’était plus fort que moi. Je m’apprêtais à ouvrir la bouche pour lui parler quand un jeune homme, plus âgé qu’elle, moins que moi, la bouscula violemment, l’envoyant bouler un mètre plus loin. Scandalisée par tant de violence (on était à Disney Channel, oui ou non ? Tout le monde était pas censé être gentil et mignon, ici ?), je levais les sourcils, tapotant l’épaule de l’énergumène qui se retourna.

« Dis donc, toi ! Tu te crois où ? C’est pas la fête, on est pas dans un remake de, je sais pas moi, Psychose ? Ici, on est civilisé et on ne pousse pas les gens comme tu viens de le faire. »

Le garçonnet me toisa durement, et observa Demi-trucmuche, qui se relevait, plus loin. Je devais avoir l’air d’une manager féroce, car il alla vers elle pour s’excuser, à contrecoeur certes, mais il y alla quand même.