Rester plusieurs heures au téléphone avec une même personne parfois sans rien dire, cela vous est-il déjà arrivé ? Je ne suis pas ce genre de fille mais depuis quelques jours, je le suis devenu et c’est de sa faute. Sa faute, sa faute enfin c’est un peu la mienne aussi car je pourrais très bien raccrocher, je pourrais très bien mais je ne le fais pas, j’aime beaucoup trop sa voix pour raccrocher, cette voix grave qui est rassurante.

J’ai 27 ans pourtant j’ai l’impression d’agir comme une gamine c’est vrai que cela ne faisait pas très adulte et puis cela paraissait bizarre puisque ce n’était même pas mon copain. Sa voix m’avait bercé jusqu’à ce que je m’endorme. Depuis quelques jours, on passait souvent notre soirée au téléphone ensemble à parler de tout et de rien parfois avec des blancs parfois avec beaucoup de paroles.

De qui je parle ? Ah oui je ne l’ai pas précisé. Je pourrais très bien ne rien dire après tout je sais de qui je parle, bon d’accord je parle de Mathias, oui c’est Mathias que j’ai eu hier soir au téléphone. Mathias, je l’ai rencontré il y a peu de temps et je crois que je m’attache trop vite à ce beau garçon, que dis-je, magnifique garçon.

La plupart du temps, je m’endormais avant lui et ainsi c’est lui qui avait la tâche de raccrocher. Je m’étais réveillée assez tôt ce matin, avec un sourire aux lèvres. Mon premier réflexe fut de regarder l’écran, dernier appel reçu : 3h45. J’étais resté en tout et pour tout 3h45 au téléphone avec Mathias ce soir là.

Je me levai en laissant mon portable sur mon lit, en évidence et partis en direction de la cuisine. L’horloge affichait 9h30. J’ouvris le frigidaire, pris la bouteille de jus d’orange et m’en servit dans un grand verre. Je passerai surement un peu plus tard à Starbucks pour prendre un café, moi Kirsten drogué à la caféine. Après avoir mangé, je partis en direction de ma salle de bain pour prendre une douche, j’en ressortais une demi-heure plus tard enroulée d’une serviette blanche et mes cheveux blond dégoulinant. Je me dirigeai tout droit vers la grande porte blanche, derrière cette porte se trouve mon dressing. J’ouvris la porte et chercha une tenue, une tenue qui me plairait… Mon dressing était plein à craquer mais je ne trouvais aucune tenue qui me plaisait mais rien ne me plaisait. Je retournais donc dans la salle de bain et me séchais les cheveux.

Je ne savais vraiment pas quoi enfiler, je n’avais pas non plus envie de m’éterniser. Un short en jean, un débardeur et une chemise à carreaux ferait l’affaire. Une fois habillée, j’allais dans ma chambre prendre mon portable et l’ouvrais.

Citation :

Mat’, j’ai envie de te voir aujourd’hui (a).

Je refermais l’écran attendant une réponse de Mathias. J’espérais qu’il allait me répondre. Je ne sais pas si allez me répondre rapidement peut-être qu’il n’allait pas me répondre du tout, allez savoir. En attendant, j’allais me maquiller dans ma salle de bain.

Le portable posait sur le comptoir de la cuisine, en attendant une réponde de la part de Mathias, je donnais à manger à mes chats et mon chien. J’irais surement le promenait en début de soirée, je n’avais rien prévu pour aujourd’hui, je n’avais rien à faire. Il était onze heures et je n’avais rien de prévu pour les heures à venir à moins que…

A moins que… à moins que le bruit de la sonnette de la porte d’entrée retentisse, une visite. Cette visite cela aurai pu être n’importe qui, cela aurait pu être maman, mon frère, ma meilleure amie, mon cousin, cela aurait pu être n’importe qui cependant au fond de moi je n’avais envie de voir une seule personne, une unique personne. Cela ne vous étonnerez pas si je vous dire que cette personne a un prénom qui commence par la lettre M.

Dans le quartier où j’habite, la plupart de mes voisins sont riches et ont de grandes maisons, certains ont des enfants, d’autres sont seuls ou encore des personnes qui se tue au travail et qui ne sont presque jamais à leurs domiciles. Dans ces personnes, il y a ceux qui emploient des jardiniers pour que leurs jardins soient magnifiques, certains ont des bonnes pour nettoyer leurs maisons et d’autres ont des nourrices pour leurs enfants. En ce qui me concerne j’ai du personnel mais cependant je n’ai qu’un jardinier en ce qui concerne le ménage, j’aime bien le faire moi-même mais comme ma maison à une grande surface j’ai tout de même engagé une femme de ménage. Elle s’appelle Sydney et elle vient chez moi depuis maintenant 10 ans, je l’aime beaucoup cette femme et je ne l’échangerais pour rien au monde.

Je m’étais dirigée vers l’interphone, j’avais un interphone vous savez un avec une caméra vidéo pour permettre de voir qui se trouvait réellement devant votre porte. J’avais installé ce système pour ne pas avoir de mauvaises surprises, il vaut mieux prévenir que guérir. Son visage avait apparu sur le rectangle réservé à l’image et un immense sourire s’afficha sur mon visage. Il était venu, il n’avait pas répondu à mon message. Il avait décidé de venir me voir sans prendre soin de me répondre, j’aimais beaucoup ses initiatives et puis j’aimais beaucoup le fait qu’il soit venu me voir. J’avais appuyé sur le bouton pour ouvrir le portail de l’entrée.

Je m’étais précipité sur la porte de la maison, j’étais pieds nus mais je m’en fichais et c’est pieds nus que je sortis dehors et alla accueillir mon visiteur qui n’était personne d’autre que Mathias. Le sol chaud me brulait les pieds comme lorsque vous alliez à la plage mais cela ne m’importait peu. L’allée pour aller du portail à la porte d’entrée n’était pas si longue que ça, lorsque je vis Mathias avec ses lunettes de soleil, je me mis à courant, une pulsion. Je courrais jusqu’à Mathias puis finis par lui sautait dans ses bras.



J'avais prononcé son prénom d'une toute petite voix dans le creux de son oreille. J’avais mon visage dans son cou et je sentais l’odeur de son parfum, j’aimais beaucoup l’odeur de son parfum. Je restais ainsi accroché dans ses bras.

Je m’attachais trop à Mathias, je le savais. Je le savais au fond de moi mais c’était plus fort que moi, c’était comme ça. En y réfléchissant, Mathias était devenu pour moi comme une drogue. Ma relation avec Mathias était un semblant compliqué, nous n’étions pas ensemble mais nous arrivions à se retrouver ensemble dans le même lit, on n’arrivait parfois à se disputer et ne plus se voir pendant un moment pour se retrouver.